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En cette journée internationale pour les droits des femmes, alors que ces dernières années des mobilisations contre les violences faites aux femmes ont émergé partout dans le monde, il nous semble primordial de rappeler que les femmes sont en première ligne dans les mobilisations protestant contre les violences qu’elles subissent chaque jour.

Les femmes sont au cœur de nombreux mouvements sociaux à travers le monde

En 2017, le mouvement #MeToo s’est diffusé dans le monde et semble avoir apporté une visibilité et un élan de solidarité internationale pour les mouvements féministes de lutte contre les violences faites aux femmes, mais les femmes n’ont pas attendu ce mouvement pour manifester leurs revendications. Pour ne citer que quelques exemples, dès 2011, les femmes égyptiennes se sont mobilisées contre les violences sexuelles qu’elles subissaient pendant le mouvement de la place Tahrir ; en 2015, les féministes sud-américaines se rassemblaient autour du mouvement Ni Una Menos pour protester contre les féminicides en Amérique latine où 14 des 25 pays comptant le plus grand nombre de féminicides dans le monde se trouvent dans cette région du monde.

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 « Être une femme sans être assassinée »
© Ronaldo Schemidt – AFP

Au Mexique, pays considéré par l’ONU comme le plus dangereux d’Amérique latine pour les femmes, la découverte du corps d’une jeune femme qui avait disparu dans la ville de Monterrey en avril 2022, a suscité la colère de nombreuses femmes au Mexique qui ont voulu mettre en lumière le problème des violences sexistes auxquelles leur pays est confronté puisque 10 femmes sont tuées chaque jour en moyenne au Mexique. Cette mobilisation des femmes a dépassé les frontières du Mexique, pour s’étendre du Pérou jusqu’aux Etats-Unis.

Si ces mobilisations émergent généralement d’événements spécifiques et de combats propres à des femmes de régions du monde différentes, elles caractérisent avant tout un phénomène global de violences faites aux femmes.

Les femmes créent de nouvelles formes de mobilisations

Le caractère international des mouvements féministes participe au déploiement mondial de ces mobilisations et démontre que ces mouvements sociaux sont connectés entre eux : par des revendications communes notamment la question des violences faites aux femmes ; par les réseaux sociaux ; mais également par la reproduction de certains modes d’action, comme les performances au sein de l’espace public. A titre d’exemple, le collectif chilien Las Tesis a créé en 2019 la chorégraphie « Un violador en tu camino » (« Un violeur sur ton chemin »), qui s’est trouvé approprié dans le monde et a contribué à mettre en avant la question des violences sexuelles. Cette performance s’est exportée de manière massive à l’international. On a pu observer une réappropriation à la fois de la chorégraphie et du texte qui a été traduit et à chaque fois façonné selon les problématiques des pays. Les femmes sont ainsi les actrices principales d’un renouvellement de l’action contestataire dans le monde.

Une solidarité internationale autour de la thématique des violences qui résonnent auprès des femmes du monde

 

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Des manifestantes ukrainiennes à Londres, qui alertent le public sur les viols commis à Boutcha par l’armée russe
©Getty – Mike Kemp / In Pictures

Les viols en Ukraine

L’invasion russe en Ukraine est ponctuée de nombreuses déclarations de crimes et d’abus perpétrés par les soldats russes notamment des violences sexuelles sur les femmes en Ukraine. En juin 2022, le Haut-commissariat des Nations unies faisait « état de 124 actes sexuels présumés liés au conflit dans toute l’Ukraine.». Ainsi, ces déclarations faisant état des violences sexuelles présumées commises à l’encontre des femmes et des filles ukrainiennes par les troupes russes, ont déclenché une vague de manifestations et de protestations dans de nombreuses villes du monde en soutien aux femmes ukrainiennes.

On assiste à de plus en plus de considération et de solidarité entre les femmes partout dans le monde. Le 16 septembre 2022, la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans, arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour «port inapproprié de vêtements» a engendré une mobilisation des femmes iraniennes de grande ampleur, mais également une certaine « sororité internationale », se transformant ainsi en un mouvement social féminin porteur de revendications spécifiques. La médiatisation de ces révoltes a entraîné une vague de soutien au niveau mondial démontrant une sensibilisation croissante de la communauté internationale au regard du droit des femmes iraniennes. Des manifestations de soutien ont eu lieu dans plus de 150 villes comme au Canada, à Berlin et dans d’autres capitales européennes pour dénoncer les violences subies par les femmes du peuple iranien.

Mouvement Femme Vie Liberté Iran

Le mouvement « Femmes, Vie, Liberté » en Iran.
© Amnesty International

Ainsi, il est important de rendre hommage aux efforts constants des femmes qui luttent pour faire entendre leurs voix et porter haut et fort leurs revendications au sujet des violences faites aux femmes.

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