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En janvier 2024, l’équipe de l’Observatoire internationale des violences faites aux femmes a organisé un séminaire de formation à Banjul, en Gambie. Cette formation, qui fait partie intégrante du programme international « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences » mis en place par l’Observatoire des violences faites aux femmes de la Seine-Saint-Denis et CGLU et cofinancé par l’AFD, visait à faciliter l’échange d’expériences entre les collectivités locales en Afrique concernant les politiques et les programmes de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés et les violences sexuelles.

200 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ont subi des mutilations sexuelle (UNICEF, 2016).

Les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans.

Selon l’ONU, si les pratiques de mutilations sexuelles féminines persistent dans les pays où elles sont le plus couramment pratiquées et pour lesquelles des données plus récentes sont disponibles, 68 millions de filles seront excisées entre 2015 et 2030.

Les dix pays d’Afrique les plus touchés pour lesquelles des données sont disponibles sont : la Guinée (94,5%), le Mali (88,6%), la Sierra Leone (83%), l’Erythrée (83%), le Burkina Faso (75,8%), la Gambie (72,6%), la Mauritanie (66,6%), l’Ethiopie (65,2%), la Guinée-Bissau (52,1%) et la Côte d’Ivoire (36,7%).

En tant qu’atteinte aux droits fondamentaux, les mutilations sexuelles féminines sont condamnées par de nombreux textes internationaux, dont le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, la Convention internationale sur les droits de l’enfant, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Charte Africaine des droits et du bien-être de l’enfant. La majorité des pays qui pratiquent les mutilations sexuelles féminines ont ratifié ces textes, néanmoins, les lois nationales interdisant ces pratiques traditionnelles néfastes n’existent pas ou ne sont pas appliquées.

Le séminaire a été organisé sur des sessions théoriques et des ateliers. La session théorique sur les mutilations sexuelles féminines a été ouverte par une présentation d’Ernestine Ronai sur les programmes de prévention et protection des victimes de mutilations sexuelles féminines en Seine-Saint-Denis. Par la suite, Yvette Kabuo Tshong, experte juridique et de réinsertion socio-économique des victimes de violences sexuelles en République Centrafricaine (projet NENGO), a présenté un modèle de prise en charge holistique des victimes de mutilations sexuelles.

Les filles et femmes victimes de mutilations sexuelles féminines ont besoin d’un accompagnement médical et social, mais aussi juridique.
Yvette Kabuo Tshong

La présentation de l’experte Yvette Kabuo a donné place à une discussion ouverte avec les participantes sur la réalité de terrain dans chaque territoire. Certaines participantes ont également témoigné avoir été victimes de mutilations sexuelles féminines elles-mêmes.

Témoignage Mahamat – Tchad

Témoignage Mariam – Gambie

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