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L’Observatoire des violences faites aux femmes de Djénine a ouvert ses portes en février 2022, dans le cadre du programme « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences ». Dès le lancement du projet, dans cette ville située en Cisjordanie occupée, le constat est que les femmes et les filles sont particulièrement exposées aux violences, notamment en temps de conflits armés.

Un premier plan d’actions prioritaires avait été établie en 2022, suite à la réalisation d’un état des lieux des violences faites aux femmes à Djénine. Parmi les actions prioritaires, l’implantation d’un centre d’hébergement pour les femmes victimes de violences.

Avec la montée des violences dans la région et la guerre depuis octobre 2023, l’ouverture du centre est devenue crucial. Maysoun Dawoud, responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes de Djénine l’a répétée à nombreuses reprises lors de nos échanges hebdomadaires.

Les femmes victimes de violences se trouvent isolées, bloquées chez elles. Nous ressentons une peur profonde. C’est dans de tels moments que nous nous rendons compte de l’importance de la création d’un centre d’hébergement d’urgence pour les femmes à Djénine.
Maysoun Dawoud

Par ailleurs, l’ouverture du centre n’est pas la seule action nécessaire. Avec la guerre et les attaques quasi-quotidiens de l’armée israélienne à Djénine, la population est plongée dans la peur et la détresse. Maysoun souligne l’augmentation du nombre de femmes qui demandent de l’aide matériel et un soutien psychologique.

Depuis octobre 2023 on compte 40 attaques à Djénine, avec 150 personnes tuées. En Cisjordanie, il y a 3000 personnes en arrestation administrative. Parfois les soldats israéliens rentrent dans les maisons pour arrêter un homme et s’ils ne le trouvent pas, ils prennent les femmes… leur mère, leur sœur, leur épouse… à sa place.
Maysoun Dawoud

Malgré les attaques, l’équipe de l’Observatoire de violences faites aux femmes de Djénine continue son travail, déterminée à aider les femmes et les filles.

Pour faire face à cette situation, un certain nombre de séances d’évacuation de stress ont été mis en place, avec la Fondation Tamer, partenaire de l’Observatoire de Djénine, permettant aux femmes d’exprimer leurs angoisses.

Dans le programme, les femmes bénéficient aussi des séances de yoga et d’exercices de respirations. De plus, des séances ont été prévues pour les enfants également, avec des volontaires de l’université Al-Quds Open.

Cinema Reef, partenaire de l’Observatoire de Djénine également, propose des cours de photographie et de cinéma aux jeunes filles. En janvier 2024 le groupe a participé à plusieurs ateliers pour préparer le scénario d’un film, qu’elles ont tourné par la suite dans le centre-ville.

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