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Première étape Gwangju : Participation au WHRCF et rencontres avec la société civile

Le Forum Mondial des Villes des Droits Humains de Gwangju est un événement important dans le domaine des droits humains et une plateforme d’échange et de mise en réseau entre les collectivités territoriales, les organisations de défense des droits de l’homme, et les militant∙es. Le Forum est organisé chaque année par le Centre international de Gwangju, la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU (CISDPDH) et l’Institut Raoul Wallenberg. Durant cette 12ème édition du Forum, le thème du Forum était cette année « le Changement climatique et les droits humains ».

Durant le Forum, de nombreuses interventions ont fait le lien entre le changement climatique et les droits des femmes. Plus particulièrement, Zoé Cerutti, Chargée de projet l’Observatoire international des violences envers les femmes a été invitée à participer à une table ronde sur l’impact du changement climatique sur les femmes. En effet, bien que les violences à l’égard des femmes ne soient pas spécifiques à un continent, un territoire ou une culture, certains contextes peuvent exacerber le risque de produire cette violence. En particulier, les crises, comme la crise climatique, exacerbent les facteurs de violences à l’égard des femmes.

En parallèle du Forum, l’Observatoire international est allé à la rencontre des associations de la ville de Gwangju qui luttent contre les violences envers les femmes. La délégation a rencontré l’association Gwangju Jeonnam Women’s Association United, qui regroupe une dizaine d’associations féministes, ainsi que la Gwangju Foundation for Women and Family, association créée en 2011 qui participe au développement de politiques publiques en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

Ces rencontres ont notamment permis d’aborder la question du cyberharcèlement en Corée du Sud. En effet, En 2020, une affaire concernant un réseau de cyberharcèlement et de pédopornographie en ligne sur le réseau Télégram a été mis à jour et les têtes du réseau arrêtées. Suite à cette affaire, de nouvelles mesures ont été prises par le gouvernement pour lutter contre les violences envers les femmes en ligne, avec notamment la création de lieux d’accueil pour les victimes de violences par le biais des nouvelles technologies. A Gwangju, un centre accueille ces victimes et propose un accompagnement juridique, psychologique, et un soutien particulier à ce type de violences avec une aide pour le regroupement d’éléments de preuves du cyberharcèlement ou encore pour la suppression des données en ligne.

La Gwangju Foundation for Women and Family a mené une étude sur les cyberviolences auprès de 1000 femmes de 19 à 75 ans dans la ville de Gwangju, afin de mieux comprendre l’ampleur du phénomène. Les types de violences envers les femmes liées aux nouvelles technologies les plus présentes à Gwangju sont la captation d’image dans les lieux publics sans le consentement de la victime (par exemple dans les toilettes publiques) et la diffusion d’images à caractère sexuel sans le consentement de la victime. La majorité des auteurs de ces violences sexuelles en ligne (51,2%) sont des connaissances proches de la victime. 85 % des femmes interrogées ressentaient le danger des violences sexuelles comme grave à très grave. En matière de violences sexuelles en ligne, ce chiffre augmente avec 91,7% des femmes interrogées qui ressentent ces violences comme grave à très grave.

Deuxième étape : Daejeon et le Congrès Mondial de Cités et Gouvernements Unis Locaux (CGLU)

Le Congrès de CGLU s’est tenu du 10 au 14 octobre 2022, et a réuni les élus locaux du monde entier afin de définir les priorités politiques de CGLU et de consolider le réseau autour de thématiques d’intérêt commun. Près de 90 sessions étaient proposées aux participant∙es, regroupées sous 3 thématiques : la Planète, les Peules et la Gouvernance.

Plus particulièrement de nombreuses sessions ont abordées des questions relatives aux droits des femmes tel que la session « The Futur of Feminist Municipalism » organisé par CGLU Women qui a mis en avant la nécessité d’une politique publique féministe avec des approches participatives et inclusives qui garantissent que toutes les voix sont prises en compte et représentées dans la prise de décision ; ou encore la session « Inform Women, Transform Lives » organisée par le Centre Carter visant à identifier des services municipaux sous-utilisés par les femmes et comment les rendre plus visibles.

Session « Vers des territoires protecteurs des femmes victimes de violences » @CISDPH

L’Observatoire international des violences envers les femmes et la Commission inclusion sociale de CGLU ont organisé une session « Vers des territoires protecteurs des femmes victimes de violences » pour promouvoir le rôle des collectivités locales dans la lutte contre les violences envers les femmes.  Cette session a été ouverte par la Rapporteur Spéciale des Nations unies sur les violences envers les femmes et les filles, Reem Alsalem qui a rappelé la place de la lutte contre les violences envers les femmes au sein de l’Objectif Durable n°5 pour l’égalité entre les sexes et le rôle des gouvernements locaux à travers 8 propositions d’actions à mettre en place au niveau local.

De nombreuses collectivités ont participé à cette session pour présenter leurs expériences en matière de lutte contre les violences envers les femmes : Pascale Labbé, Vice-Présidente du Département de la Seine Saint Denis en charge de l’égalité femme-homme et de l’Observatoire des violences envers les femmes (France) ; Lucia Beamud, Conseillère à l’égalité des genres pour la ville de Valence (Espagne) ; Shams Asadi, Directrice du Bureau des droits humains à la ville de Vienne (Autriche) ; Rosario Olivares, Sous-directrice à l’égalité des Genres de la ville de Santiago (Chili) ; Pilar Diaz Romero, Maire de Esplugas de Llobregat (Espagne) ; Sitti Farouata Mhoudine, Gouverneure de Ngazidja (Comores) ; Gissela Chala, Vice Maire de Quito (Equateur).

Les oratrices ont discuté de la position essentielle des gouvernements locaux dans la lutte contre les violences envers les femmes, car ils sont les structures publiques à proximité directe des bénéficiaires des services publics. Par ailleurs, de nombreuses participantes ont rappelé que les politiques publiques de lutte contre les violences envers les femmes doivent être des politiques globales prenant en compte les différents aspects nécessaires pour accompagner les femmes vers la sortie des violences (accompagnement psycho-social, juridique, économique, vers le logement). Cela nécessite un travail de partenariat entre différents services des collectivités. Enfin, les collectivités présentes ont insisté sur les actions de formation des professionnel∙le∙s qui travaillent auprès des femmes victimes de violences pour mieux repérer les violences et accompagner ces femmes.

Ces temps de rencontre autour du Forum des villes pour les droits humains de Gwangju et du Congrès Mondial de CGLU ont permis des échanges fructueux avec les acteurs et actrices de la lutte contre les violences envers les femmes autour du monde, qui posent les jalons d’un réseau de collectivités engagées contre les violences envers les femmes.

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Élus, agents des collectivités, professionnels et associations, réseaux et organisations internationales, acteurs de la recherche : faisons émerger un réseau mondial de collectivités territoriales impliquées dans la lutte contre les violences faites aux femmes

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