Plaidoyer pour les filles victimes de violences sexuelles : un appel à l’action pour une protection internationale renforcée
À l’occasion de la Journée internationale des droits des filles, célébrée le 11 octobre, l'Observatoire international des violences envers les femmes se mobilise aux côtés de son réseau international de collectivités territoriales engagées contre les violences faites aux femmes.

État des lieux : les violences sexuelles envers les filles dans le monde
Les violences sexuelles à l’encontre des filles sont une réalité qui touche des millions d’enfants à travers le monde. Selon les dernières données de l’UNICEF, plus de 370 millions de filles et de femmes en vie actuellement – soit 1 femme sur 8 – ont subi un viol ou une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans. Ces agressions ont des conséquences dramatiques sur leur santé physique et mentale, mais aussi sur leur avenir. En 2023, le taux de natalité chez les adolescentes âgées de 10 à 14 ans était estimé à 1,5 pour 1000 adolescentes environ à l’échelle mondiale.
Dans certains pays, les jeunes filles victimes de viols n’ont pas la possibilité légale de mettre fin à leur grossesse, même dans des cas aussi extrêmes. Actuellement, environ 37 pays dans le monde interdisent totalement l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste. Ces restrictions mettent des milliers de filles en danger en les forçant à mener à terme une grossesse non désirée, souvent dans des conditions sanitaires et sociales précaires. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2019 on estimait que 21 millions de filles âgées de 15 à 19 ans tombaient enceintes chaque année, et qu’environ 50 % de ces grossesses étaient non désirées et donnaient lieu à quelque 12 millions de naissances.
Ces filles, souvent mineures, sont confrontées à des réalités brutales : l’obligation d’accoucher, alors que leur corps n’est pas encore développé, et les traumatismes psychologiques associés aux violences subies. Dans de nombreux cas, ces grossesses sont la conséquence de viols, de mariages forcés ou d’incestes, perpétrés dans des contextes de conflits armés, d’instabilité sociale ou de pressions familiales.
Les conséquences graves d’une grossesse forcée pour les filles
L’impact d’une grossesse forcée chez une fille mineure va bien au-delà du simple fait d’avoir un enfant. Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la principale cause de mortalité chez les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde.
Sur le plan psychologique, une grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste impose à ces filles une double peine : non seulement elles sont traumatisées par l’agression, mais elles doivent en plus porter et élever l’enfant de leur agresseur.
Dans les pays où l’accès à l’avortement est strictement limité ou interdit, ces filles se trouvent dans des situations d’abandon, avec peu ou pas de recours. En Afrique subsaharienne, par exemple, la majorité des pays restreignent sévèrement l’avortement, obligeant ainsi les filles à mener à terme des grossesses non désirées. Selon l’OMS, 45% des avortements pratiqués dans le monde sont non sécurisés, ce qui conduit à de graves complications médicales, voire à la mort.
Un plaidoyer international : garantir le droit à l’IVG pour les filles victimes de violences
L’OIVF appelle la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour protéger les filles victimes de viols et d’inceste, en garantissant leur droit à l’interruption volontaire de grossesse dans les législations nationales et internationales.
La Commission de la condition de la femme (CSW69), qui se tiendra à New York du 10 au 21 mars 2025, sera une opportunité clé pour sensibiliser les gouvernements et les institutions internationales à la nécessité urgente d’un cadre législatif global et contraignant en faveur de l’IVG pour les mineures victimes de violences sexuelles.
Il est impensable qu’aujourd’hui encore, des filles soient forcées d’accoucher, conséquence directe d’une violence qui leur a été imposée. C’est pourquoi, à travers ce plaidoyer, nous nous battons pour que chaque fille victime de viol ou d’inceste ait accès à un recours légal pour interrompre une grossesse non désirée, garantissant ainsi sa dignité, son avenir et son droit à la protection.
Observatoire international des violences envers les femmes (Seine-Saint-Denis)
CGLU (Barcelone)
Palestine
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