L’Observatoire international des violences faites aux femmes participe à la 24ème Conférence de l’Observatoire International de la Démocratie Participative

Maïra Topall, coordinatrice de l’Observatoire international des violences faites aux femmes, et Linda Naili, cheffe du service international Via Le Monde, se sont rendues à Cordoba, en Argentine, du 21 au 23 mai 2025. L’événement était co-organisée par la municipalité de Córdoba et l’organisation mondiale de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), partenaire du programme « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences ».

Dans un contexte mondial marqué par l’urbanisation croissante, l’augmentation des inégalités, le changement climatique et la révolution technologique, cette conférence sous le thème « Connecter, intégrer et humaniser : les collectivités face au défi de générer de la communauté » visait à créer un espace de dialogue et d’apprentissage sur la manière dont les collectivités peuvent favoriser des communautés plus intégrées, participatives et résilientes.

La conférence proposait d’ouvrir les débats sur la participation des citoyens et citoyennes à la construction de communauté. Dans une un gouvernement démocratique, il ne peut y avoir de place pour les violences faites aux femmes. À ce titre, les politiques de lutte contre ces violences constituent un pilier essentiel d’une société démocratique et inclusive. Elles permettent non seulement de combattre l’une des premières atteintes aux droits humains — l’inégalité entre les femmes et les hommes — mais aussi de faire reculer l’impunité qui alimente ces violences au sein de nos sociétés.

L’Observatoire international a participé à deux sessions pour échanger et approfondir les apprentissages et échanges de notre programme « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences ».

La session Construire des villes de droits humains visait à explorer les liens entre la démocratie et les droits humains, en mettant en lumière le rôle crucial des gouvernements locaux dans la promotion de ces valeurs. Dans un contexte de défis mondiaux croissants tels que la numérisation, la migration, la crise climatique et les disparités économiques, le rôle des gouvernements locaux dans la protection des droits humains et la démocratie est plus essentiel que jamais.

Les violences faites aux femmes constituent l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde. Pour combattre cela, le travail en réseau est absolument nécessaire, au local et à l’international. Même si on retrouve des particularités dans certains endroits, les violences envers les femmes sont universelles. Dans ce sens-là, la lutte doit être universelle aussi.

L’objectif de l’Observatoire international des violences faites aux femmes (OIVF) est notamment de renforcer les alliances globales : faire communion dans un contexte local et international où il y a un risque de recul des droits humains, notamment les droits et santé sexuels reproductifs – la mise en réseau et les échanges d’expériences sont des moyens de ne pas rester isolé et d’agir localement dans une dynamique collective pour défendre nos droits.

La coordinatrice de l’OIVF a également participé à la session Dialogue des villes solidaires, organisé par Mercociudades. Ce temps d’échange appelait à positionner les politiques de « care » en valeur, comme politiques locales de cohésion sociale.

Les politiques de solidarité mettent en lumière le travail invisible du « care ». Un véritable changement de paradigme s’impose : il est essentiel de prendre soin non seulement des personnes, mais aussi de celles et ceux qui veillent sur le territoire, la population, et en particulier sur les femmes victimes de violences. La lutte contre les violences faites aux femmes doit être une responsabilité collective, portée par l’ensemble de la société. Le municipalisme féministe propose une réponse globale à ces violences. Il s’appuie sur la structuration d’une économie féministe, la transformation de l’espace public, la reconnaissance du travail de soin et la libération du temps des femmes pour favoriser leur autonomie.

Cette conférence fut aussi l’occasion de rencontrer des membres de l’OIVF, tel que Ana Falu Directrice exécutive de CISCSA (Villes féministes) et conseillère Ubuntu de CGLU, et la représentante de la ville de Quilmes (Argentine).