Situation critique en Cisjordanie

Depuis un mois, la ville de Djénine n’avait pas été cible d’attaques de la part de l’armée israélienne. Mardi dernier, le 21 mai 2024, des nouvelles attaques ont secoué la ville :

« Des soldats israéliens sont rentrés dans la ville en civil et ont commencé à tirer sur les gens dans les rues. Quelques minutes plus tard, il y avait des militaires par tout, avec des jeeps, des drones et des bulldozers. Il y avait même des snipers sur les toits, on ne pouvait pas sortir notre tête par la fenêtre. Il était 8h du matin, les jeunes étaient sur le chemin de l’école.

L’armée est resté 3 jours à Djénine, sous prétexte qu’ils cherchaient une personne, mais finalement cette personne n’était pas là… ils ont tué 7 personnes, dont un médecin et un professeur et il y a au moins 30 blésés.

Une femme de 50 ans est maintenant en situation de handicap, les médecins étaient obligés de lui amputer les jambes suite à l’attaque.

Le maire de Djénine a essayé de parlementer avec les autorités israéliennes pour que l’armée quitte la ville. Il a pris beaucoup de risques en prenant sa voiture pour aller récupérer des gens qui étaient dehors et les ramener dans un endroit sûr. Quand l’armée est partie, le marie a évalué les dégâts à 8 milliards de dollars, certaines structures ayant été complètement détruites. Les eaux usées sont mélangées à l’eau potable depuis qu’elles ont été détruites par les énormes bulldozers de l’armée israélienne », dit Maysoun Dawoud.

Tout cela impacte directement les actions de l’Observatoire des violences envers les femmes de Djénine :

« Nous nous sentons perpétuellement menacés. Tout le monde vit heure par heure, même pas au jour le jour. La population évite les rues, car ils ont peur de sortir. Mais nous, à l’Observatoire, on continue à nous déplacer, il faut aller voir les partenaires, la police… C’est important pour continuer à mettre en place des actions pour soutenir les femmes et les filles de Djénine. Les attaques affectent notre projet, car les femmes viennent nous voir à l’Observatoire pour des besoins basiques et pas forcément des violences. Aujourd’hui, par exemple, nous avons reçu 10 femmes qui cherchaient de l’aide car elles n’ont plus de travail. Avec le projet, nous continuons à mettre en place des formations à destination de ces femmes. Cette semaine nous avons commencé une nouvelle formation de couture, le nombre de femmes inscrites à doubler depuis quelques mois. Nous sommes donc obligés de faire 2 groupes », explique Maysoun Dawoud.

Une fois de plus, la responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes réaffirme l’importance des associations et des centre d’hébergement pour les femmes victimes de violences :

Une nouvelle réunion a eu lieu le matin du 30 mai 2024. Quelques heures plus tard, nos partenaires à Djénine nous ont informé par message que l’armée est rentrée dans la ville une nouvelle fois. La journée de travail n’était pas encore finie, elles ont à peine eu le temps de rentrer chez elles pour être en sécurité.