Un nouveau souffle pour l’Observatoire des violences faites aux femmes et aux mineures de Ngazidja : Conférence de sensibilisation à la Faculté des Sciences et de Médecine de Moroni et inauguration du nouveau siège.

Un engagement renouvelé pour la protection des femmes

La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de nombreuses autorités locales et internationales, témoignant ainsi de l’importance accordée à la lutte contre les violences basées sur le genre. Étaient présents des représentants du gouvernement comorien, des membres de la société civile, ainsi que des partenaires internationaux engagés dans cette cause. Cette relocalisation de l’Observatoire dans un espace mieux adapté et plus accessible à la communauté et aux partenaires vise à renforcer son rôle central dans la collecte et l’analyse de données, la prévention et la sensibilisation aux violences et l’accompagnement des victimes.

Dans son discours, le Gouvernorat de Ngazidja a souligné la nécessité d’un engagement infaillible, collectif et durable pour endiguer ce fléau, rappelant que les violences faites aux femmes ne sont pas une fatalité, mais un combat à mener avec détermination. Loredana Di Martino, représentante du Département de la Seine-Saint-Denis, partenaire clé de l’Observatoire, a réaffirmé le soutien indéfectible et précieux de la coopération internationale décentralisée dans cette lutte, mettant en avant l’importance des échanges d’expertise et du travail en synergie entre les territoires.

Une conférence avec la jeunesse académique pour sensibiliser et mobiliser

Le 17 février 2025, une conférence sur le thème : « Violences faites aux femmes et aux enfants » s’est tenue à la Faculté des Sciences et Médecine de l’Université des Comores à Moroni. L’évènement a réuni un parterre réunissant les personnalités du pays, (représentant du ministère du Genre, le ministre de l’Éducation Bacar Mvoulana, le gouverneur Ibrahim Mze Mohamed et le gouvernorat de l’Île de Ngazidja, experts, universitaires (professeurs, le doyen, le recteur de l’Université de l’Union des Comores), chercheurs, professionnels de santé, acteurs associatifs et ONG nationaux et internationaux et nombreux étudiants.

Dans son allocution d’ouverture le gouverneur a qualifié les derniers actes tragiques de violences à Ngazidja envers les femmes comme étant insoutenables et une véritable  sonnette d’alarme .

Le ministre de l’Éducation a déclaré que ce fléau de violences envers les femmes constitue un obstacle pour la société comorienne et porte atteinte à l’essence même des valeurs humaines sur lesquelles elle fondée.

Cette rencontre a été l’occasion d’aborder en profondeur les enjeux liés aux violences de genre, avec un focus particulier sur les stratégies de prévention et de prise en charge des victimes, notamment, sur le renforcement du cadre juridique et la mise en place d’un plan de lutte contre les VBG. Le ministre a rappelé que chaque voix qui s’élève contre la violence ouvre la voie à la justice et à la dignité.

Les débats ont permis de mettre en lumière la nécessité d’une approche multisectorielle intégrant les institutions publiques, les organisations de la société civile et les communautés locales. Plusieurs intervenants ont insisté sur l’importance de renforcer la formation des professionnels de santé et des forces de l’ordre pour mieux accompagner les victimes, tout en développant des campagnes de sensibilisation adaptées aux réalités culturelles et sociales de l’archipel.

Vers une mobilisation accrue et des perspectives d’action

L’inauguration du nouveau siège de l’Observatoire et la tenue de cette conférence marquent un tournant décisif pour la reprise des activités de lutte contre les violences faites aux femmes à Ngazidja. La relance des initiatives, après une année de ralentissement, témoigne de la résilience des acteurs engagés sur le terrain et de leur volonté de poursuivre ce combat essentiel pour la protection, la dignité et la sécurité des femmes et des enfants, ici et ailleurs.

L’Observatoire de Ngazidja, se fixe désormais des objectifs ambitieux : renforcer et harmoniser le recueil de données pour une meilleure compréhension du phénomène, intensifier les actions de sensibilisation sur tout le territoire et de formation des professionnelles, et améliorer la coordination entre les différents acteurs impliqués. Avec le soutien des partenaires locaux et internationaux, cette structure ambitionne de devenir un véritable levier de changement et un modèle dans la région de l’océan Indien.

Cette nouvelle dynamique témoigne de la capacité collective à surmonter les obstacles et à construire un avenir plus juste et équitable pour toutes et tous. La lutte contre les violences basées sur le genre est une responsabilité partagée, et chaque avancée est une victoire pour l’humanité tout entière.